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Éros-phyton

Matrice poétique

de Maya Vitalia
17,5 x 19,5cm (format paysage), 142 pages,
éditions les murmurations, 2025.


Fantasque. Facétieuse. Insolente. Éros-phyton, matrice poétique est herbier textuel et grimoire de poésie.

Elle se dit éroto·lexico·mélo·mane. Ou joueuse magequi fait finement déborder, du texte, le texte. C’est ainsi qu’elle résiste aux contextes mortifères. Qu’elle vit sa vie, sexuellement agreste et parlant botanique – en amitié avec Virgile, J. Bosch, Pline l’Ancien, Emily D. et tout un bestiaire à plume hétérogène, transhistorique, inter·sex·text·ualisé, voire name droppé.

Depuis longtemps collectionnée avec une extraordinaire lenteur, de la façon spontanée (car mieux valait dickinsonner), au hasard de rencontres heureuses, idiotes – au sens grec – et inactuelles : herborisant.
Manière de survie sensitive dans la ville.
À contre-poil des écritures urbaines, mais aussi scientifiques.

Naturellement sensible à la nature, sans étiquette « éco », la voilà, tout à coup, actuelle ! Fondue Décor Vert TM(à fond vert & trucages).
Mais la poète, demeurée idiote par extension, reste « étrangère à un métier, ignorante »…
Elle se soucie – autodidacte en poésie, ne sachant ni le latin ni le grec – de ramatrier sa poétique en matrice, du latin mater.

Coupant la prose, Thanat-phyt (l’irritante, la riante : Parque) fait poésie, sous les auspices hypersensuels & ultraponctués d’Éros-phyton (l’hypnotique).
Elle coupe dans l’expérience de lecture, dans le document, la syntaxe, l’idée, le mot, sa chair-signe et son, leurs multidimensions… Densifiant sens et sens, dépliant des possibles.
Apparaissent mots étranges, étrangers, archaïques, d’argot, et même grossiers – entre étonnants collages, événements du langage et de la pensée –, pour le plaisir.

(Qui n’appartient pas aux nantis.) Pour la joie du texte. Et la méta-poésie.